Du souffle du vent à la racine
Claire Hannicq élabore un langage artistique lié aux formes du vivant. Du bois à la graine, elle inspire et expire la vie dans « Semeuse ». Ses gestes et sa respiration ensemencent la terre. Elle est l’archère guidant la flèche avec un amour maternel qui fait naître lumière et connaissance à chaque impact.
Façonnant à partir de matières organiques ou élémentaires comme la terre, la paille, le bois ou le cuivre, elle compose une cosmogonie de références enlaçant la spiritualité, les liens, les filiations et l’inconscient collectif.
Alchimiste, l’artiste transforme des tables en lieux de « Paroles, Pensées et Souvenirs ». Claire Hannicq met en lumière des interstices, des milieux en creux et en plis, des niches entre l’humus et la roche soutenant les racines. C’est là que se décantent et s’oublient leurs souvenirs, en silence et à l’instinct.
Questionnant la matière, la réalité par la transformation et la déformation, ses oeuvres jouent sur les apparences sensibles, leur première lecture nous entraîne dans une réalité autre et profonde.
En toile de fond, se dresse « La tombée ». Un grand tissu sombre qui attise la curiosité et suscite ambiguïté et désir nous aspirant dans les profondeurs de l’espace. De cette obscurité́, partie prenante de ses travaux, naissent des histoires sylvestres révélées par des rayons de lumières. Ils se posent et révèlent une attention à l’éphémère, à la possibilité d’une renaissance perpétuelle.
Texte d’exposition à Octave Cowbell, juin 2024